''Tiens, voici que ressort ce texte que j'avais écrit pour la Classe Maternelle en 1996 !
Il avait été illustré par Anne Maisse et je le retrouve sur le blog de deux écoles.
S'il peut encore servir en classe, tant mieux...

'' Carnaval arrive et avec lui un cortège de déguisements que les enfants connaissent plus ou moins bien. Ce conte est l’occasion pour eux de découvrir les personnages de la Commedia dell’arte qui font partie du patrimoine culturel : Polichinelle, Pierrot et Colombine. Après plusieurs lectures et quelques fiches, ils parviendront facilement à les reconnaître et les nommer, et ils les retrouveront avec plaisir dans les bals masqués.

    Vous connaissez Arlequin, ce grand farceur avec un costume de toutes les couleurs ? Depuis hier, il a un bateau pour se promener sur la rivière. Il a invité son ami Pierrot ainsi que la jolie Colombine dont Pierrot est amoureux.
Colombine va préparer un bon pique nique qu’elle mettra dans un beau panier d’osier.

-Cela redonnera peut-être le sourire à ce Pierrot qui est toujours triste ! dit-elle.

    Alors qu’elle achète le pain, elle rencontre Polichinelle, son voisin.

-Bonjour, belle colombine.
-Bonjour, monsieur Polichinelle.
-Vous achetez beaucoup de pain aujourd’hui, ma jolie !
-C’est que je vais en promenade avec Pierrot et Arlequin qui a un beau bateau tout neuf.
-Alors bonne journée Colombine, dit Polichinelle en pensant “ c’est ça, allez jouer, mais le vieux Polichinelle va vous faire un tour à sa façon ! ”

    Dés que Colombine a tourné le dos, Polichinelle court chez lui chercher un couteau. Puis il va à la rivière, là où Arlequin a attaché son bateau et fait un petit trou au fond de la coque. Il n’aime pas les gens qui s’amusent alors que lui reste toujours tout seul.

    Un peu plus tard, Arlequin, Colombine et Pierrot montent dans le bateau et commencent leur promenade sur la rivière. Le soleil brille et la journée s’annonce très belle. Mais, au bord de l’eau, Polichinelle les surveille. Il essaie de les suivre mais les roseaux l’accrochent à son passage et les branches des arbres lui griffent le visage. Au bout d’une heure, il n’en peut plus.

-Pourquoi le bateau ne coule t il pas ? se demande-t-il.

    Tout occupé à surveiller les trois amis, il trébuche sur une racine, s’assomme contre un arbre, et plouf ! tombe à l’eau.
Le bruit de sa chute attire l’attention de Pierrot, qui comprend que quelqu’un se noie. Aussitôt, il plonge et nage à toute vitesse vers Polichinelle, qu’il rattrape et tire vite vers une petite plage de sable où Arlequin et Colombine le rejoignent avec le bateau.

-Mais c’est mon voisin Polichinelle ! s’écrie Colombine.
-tu aurais dû le laisser se noyer, ce vieux coquin ! plaisante Arlequin.
-Que faîtes vous là, monsieur Polichinelle ? demande Colombine.
-euh...je me promenais, répond le malheureux en rougissant.

    Puis il se relève et s’approche discrètement du bateau. Oh, ce n’est pas celui dans lequel il a fait un trou le matin même !
Après avoir remercié Pierrot d’une courbette, Polichinelle court vite au village pour réparer le bateau qu’il a abîmé.
Colombine et Pierrot, qui est tout mouillé, s’assoient au soleil sur un rocher tandis qu’Arlequin installe une grande nappe sur l’herbe pour le pique-nique. Colombine se rapproche de pierrot et lui dit :

-ça va ? Tu n’as pas froid ? tu as vraiment été très courageux !

    Pierrot fait un sourire à Colombine. Depuis ce jour, il n’est plus triste et Colombine ne se moque plus de lui. Quant à Polichinelle, il s’est bien promis de ne plus jamais jouer de mauvais tour à ceux qui s’amusent sans lui …